Le sida menace les Ouïgours

Publié le par Ouïgour

Selon le dernier bilan publié le 31 mars 2009 par les autorités sanitaires d’Urumchi, la capitale de la région Ouïgoure,  le nombre de personnes qui sont enregistrées sur la liste de l’infection du Sida a atteint en 2008 le chiffre de 1087. Cela correspond à une augmentation de 4% en un an.

Depuis la découverte de la première personne contaminée du Sida en 1995, le nombre de victimes de cette maladie monstrueuse a atteint 25615 dans toute la région. Parmi eux, plus de 9000 ont été découverts à Urumchi.  Aujourd’hui, cette ville recense 34,5% de l’ensemble des personnes contaminées par le Sida de la région ouïgoure. Si l’on ajoute à ce chiffre le nombre de personnes qui n’osent pas se révéler, ou celles qui ne savent pas qu’elles sont contaminées, les statistiques seront certainement encore plus choquantes.

Selon ce rapport annuel officiel, les porteurs du virus VIH ne savent pas comment ils l’ont attrapé, ni comment ils le transmettent aux autres, faute de moyens pour faire examiner leur état de santé.

Aujourd’hui le virus VIH à Urumchi ne se transmet plus par les utilisateurs de drogue ou par des rapports sexuels non protégés : il attaque également les gens qui mènent une vie régulière, normale, les étudiants, les jeunes mères de famille et même les personnes âgées.  Urumchi et la ville de Gouldja sont devenues les zones triangulaires du Sida en Chine, après la province de Yunnan, où l’on plante et l’on vend des drogues. Or la population locale de la région ouïgoure n’est toujours pas informée de la dangerosité de leur situation sanitaire.

Quatre millions de personnes circulent à Urumchi. Les salons de beauté, les boîtes de nuit, les saunas, les cabinets médicaux non conformes à la régularité sanitaire…sont autant d’endroits qui échappent sans aucune difficulté aux yeux des « autorités ». Ils sont devenus les lieus favoris de la transmission du virus VIH.

Bien que la région Ouïgoure soit l’une des zones les plus dangereuses en ce qui concerne la transmission du virus du sida, les ouïgours n’ont toujours pas été équipés d’un système d’information adéquat. De plus, le sida reste un sujet tabou dans cette région musulmane, et les personnes contaminées n’osent pas aller voir les médecins, qui discriminent souvent les victimes.

Il n’existe que très peu d’information disponible sur le sujet en langue ouïgoure. Le moyen d’accès aux informations nécessaires ainsi que les sources restent très limités. La plupart des Ouïgours ne savent même pas combien ils sont proches de cette maladie. Sans compter la pauvreté et les pressions politique et économique, le sida est devenu aujourd’hui la plus grande menace de la vie ouïgoure, faute d’aide et de soutien.   

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L
Salam<br /> <br /> Très bon article informatif comme toujours. <br /> Pour l'information et les mesures, il ne faudra pas compter sur le gouvernement chinois. Tout ce qui pourrait nuire à la population ouïgour lui serait arangeant. c'est triste à dire
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M
IL est évident que si l'épidémie du sida touche particulièrement le peuple ouïgours, le gouvernement Chinois ne va pas s'affoler à mettre un plan d'urgence de lute contre le sida et pourquoi? très facile à comprendre je pense.<br /> CM
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