Les poèmes courts

Réveille-toi!

 Par : Abduxaliq Uyghur

1921, Turpan

 

Allons, pauvre Ouïghour, réveille-toi, assez dormi !
Dépouillé, tu n’as plus rien à perdre que la vie.
Protège-la bien, sinon
Tout sera fini, tout sera fini.


Debout ! dis-je, redresse la tête, repousse les songes,
De l’ennemi, tranche la tête, verse le sang!
Ouvre les yeux, regarde autour de toi, sinon
Le jour venu tu mourras dans les rêves inassouvis, inéluctablement.


Déjà ton corps ne montre plus signe de vie.
Est-ce pour cela que la mort t’importe si peu?
Tu restes prostré, insensible à mes appels,
Veux-tu mourir ainsi, sans te ressaisir? 


Ouvre grand les yeux, regarde autour de toi,
Réfléchis à ton futur, longuement,
Ne laisse pas fuir cette chance unique,
Ou tes lendemains ne seront que péril sur péril.

Mon coeur t’a pris en pitié, ô mon Ouïghour,
Mon compagnon, mon frère de race, mon frère de sang,
Brûlant d’ardeur pour ta cause, je veux t’éveiller,
Mais tu restes sourd, pourquoi ?


Un jour viendra où tu regretteras,
Et le sens de mes paroles t’apparaîtra.
Tu pourras crier hélas, il sera trop tard,
Tu comprendras alors la sagesse de Uyghur.


(Traduit par par W.Janbaz et J.Rahman)


 

Chanson interminable

 (Tügimes naxsha)

 Par Tiyipjan Eliyov

 

Tous les soirs je chante,

Entourant cette petite rue.

J’essaye toujours d’arriver,

A une destination inconnue.

 

 

J’y étais encore cette nuit,

Frappant les fenêtres avec ma chanson.

Une porte ouverte quelque part,

Avec un nerveux vieillard.

 

« Tu passes la nuit avec tes chansons,

Est-ce que t’es fou irrémédiable ?

Tu ne nous laisses pas dormir tranquille,

Quelle chanson peut être si interminable ? »

 

T’énerve pas, souviens-toi,

T’étais jeune à l’époque, tu chantais la nuit.

Oui, les chansons ne terminent jamais,

Chantées par les générations.

 


(Traduit par D.Reyhan.P et K.Eybert)

 

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